La propriété intellectuelle, un fort enjeu pour les studios de l’écosystème ICC montpelliérain

Lors d’ICONIC 2024, deux tables rondes, organisées le 3 décembre à la salle Rabelais à Montpellier, ont montré tout l’intérêt de déployer une stratégie de propriété intellectuelle et détailler ce qui va de pair avec elle : le processus créatif. Des enjeux communs aux industries culturelles et créatives.

Se démarquer pour s’assurer un développement économique durable… Tous les studios, qu’ils relèvent du secteur de l’animation, de la télévision, du cinéma, du jeu vidéo, de la musique ou du son, poursuivent ce même objectif. 

C’est pourquoi lors d’ICONIC 2024, le rendez-vous des Industries Culturelles et Créatives (ICC) de Montpellier Méditerranée Métropole, deux tables rondes, très complémentaires, étaient consacrées à cet enjeu commun.

« À Montpellier, l’écosystème des ICC a tous les atouts pour faire de la production internationale. Ce d’autant plus que nous soutenons fortement son développement », rappelait en préambule Hind Emad, la vice-présidente de la Métropole de Montpellier, déléguée au développement économique et numérique.

La propriété intellectuelle, qu’elle prenne la forme de droits d’auteur, de droit de marque, de licence…, est un levier de croissance et de rayonnement. Les intervenants présents à cette table ronde avaient été choisis pour dresser, faire le tour de la question. Ont ainsi pris la parole Anne Thomen, creative advisor, emotion storytelling explorer et IP sourcing, Virginie Bourdin, creative director de The art of Direction, Gabriel Esteves, associé fondateur d’Akeya, Joan Da Silva, Unreal Engine Post-Secondary Director d’Epic Games, et  Pierre De Cabissole dit Peyo, le cofondateur du studio Supamonks

« Sans catalogue d’IP, une société n’a pas de valeur en soi », souligne ce dernier. Supamonks développe d’ailleurs le sien, avec succès. Ainsi, ses créations autour des métiers, déclinées pour l’IUMM et bientôt pour France Télévision, sont en préachat en Chine. « L’IP ne se limite pas aux marvels », commente Pierre de Cabissole

Mais la mise en place d’IP exige néanmoins un savoir-faire spécifique. « Il faut bien verrouiller les droits au départ », confirme Anne Thomen. Et ce savoir-faire s’est complexifié avec l’arrivée de nouveaux supports crossmedia, très utilisés par les jeunes générations de créatifs, à l’exemple du visual novel, mais aussi des jeux vidéo et autres contenus développés par les youtubeurs, afin de tirer bénéfice de leur audience. Ce qui est le cas d’Inoxtag.  

Cette évolution amène aussi à repenser l’écriture créative.  D’où la seconde table ronde sur le thème « INSPIRER – Libérer l’imaginaire : de l’idée à la réalisation ». Étaient invités Ed Hooks, le fondateur d’Acting for Animators, Martial André, supervisor animation chez Fortiche Production, et Dominique Peyronnet, directrice du campus d’ArtFX Montpellier.  Et là, si les supports se diversifient, la règle reste toutefois la même, en dépit d’une exigence crossmedia : « Raconter des histoires qui réunissent, comme savent le faire les chamanes », insiste Ed Hooks. La créativité doit toucher l’universel. Bref, autant de bons conseils donnés pour que l’écosystème des ICC de Montpellier s’en inspire et se consolide. ICONIC, un événement au service du développement des studios du territoire.

 

©Jérémy Aliot